Charles Istace, auteur de la pièce Burn out.
Quel effet ça fait de voir vos oeuvres interprétées (aussi) par les troupes de théâtre amateur ?
C'est toujours magique de voir sa pièce interprétée sur scène. Les auteurs de romans n'ont pas cette chance de voir les protagonistes de leur histoire évoluer sur une scène en chair et en os.
Vous est-il arrivé d'être spectateur de l'une d'elles ?
Il m'arrive d'être invité par des troupes. À chaque fois, les interprétations sont différentes. Le théâtre est une oeuvre collective à laquelle plusieurs personnes apportent leur contribution : l'auteur, mais aussi le metteur en scène et les acteurs, et comme ces personnes sont à chaque fois différentes avec leurs idées, leur personnalité, le spectacle bien qu'issu du même texte présente à chaque fois des signes d'originalité.
Surpris, voire déçu parfois du résultat ?
Je ne viens pas pour juger mais avant tout pour encourager et applaudir ceux et celles qui me font l'honneur d'interpréter ma pièce. Il m'arrive d'être déçu quand, par exemple, il est manifeste que la pièce n'a pas été suffisamment travaillée mais c'est plutôt rare.
Quel conseil donneriez-vous aux comédiens amateurs de Scène et diapason pour interpréter, et ne pas trahir l'esprit de Burn out ?
Chacun campera son personnage à sa manière. L'essentiel est de ne pas trahir l'histoire. Le plus important pour un acteur est de jouer vrai pour faire oublier l'acteur pour le personnage. Jouer vrai ne veut pas dire être naturel. Une grosse colère peut sembler exagérée mais paraître vraie si elle est jouée par de Funès ou Galabru... Il faut trouver le ton juste ! Dégager de l'authenticité ! Brialy écrivait que le théâtre, c'est avant tout une question de présence. À ce titre, le non verbal et l'aisance sont importants. Un bon acteur doit aussi être au service du rôle et non l'inverse. L'acteur ne doit jamais se servir du rôle pour se valoriser, sinon il risque de surjouer.
Viendrez-vous à Rouans ?
Hélas, ce serait avec joie mais le mois de mars, je suis déjà full comme on dit. Théâtre oblige. Un festival retiendra tout mon temps car je m'occupe aussi de mise en scène. Quand je ne peux aller applaudir les troupes qui m'invitent, je leur demande un DVD de la pièce que je savoure chez moi avec beaucoup de plaisir.